vendredi 3 mars 2017

Il n'est pire aveugle et sourd que celui qui ne veut ni voir ni entendre...

Il n'est pire aveugle et sourd que celui qui ne veut ni voir ni entendre... Et j’ajouterais qu’il n'est pire idiot que celui qui ne veut pas comprendre. 

Est-il raisonnable d’espérer en la bonté de l’Homme quand jour après jour d’aucuns s’acharnent à nous démontrer notre erreur ? Je suis sidérée par la capacité de destruction que démontrent certains qui s’acharnent, de préférence à plusieurs, sur qui les dérange dans leurs certitudes. Des certitudes nous avons tous, mais quand elle s’accompagne d’engagements et de valeurs elles deviennent insupportables à quelques-uns. Et ce qui en résulte peut faire vaciller la foi la plus solide en l’humanité. 

Je crois en l’échange, aussi furieux soit-il, il forge des liens indestructibles et ouvre de surprenants chemins de vie. Je crois dans la vertu de la parole telle qu’on la pratiquait dans les temps révolus, lorsque les mots prenaient tout leur sens et transmettaient la sagesse des anciens. Que serions-nous si d’autres avant nous n’avaient lutté pour enlever une à une les pierres sur les voies que nous empruntons aujourd’hui ? De l’expérience de ceux qui nous ont précédé nous tirons notre savoir, notre énergie, et nos valeurs. D’eux nous avons appris de terribles comme de merveilleuses leçons. Il nous revient d’en perpétuer la mémoire et de veiller à ce que certaines ne soient jamais oubliées. Pour cela entre autres,  le verbe est un merveilleux moyen de communication, utilisé à bon escient il peut faire des miracles. A contrario les mots peuvent écraser l’espoir, le réduire en cendres, le disperser aux quatre vents et s’en laver les mains... Certains mots referment un couvercle sur nos mémoires. Si la parole est un bienfait, en venir à l’utiliser pour semer le trouble le plus abject dans les esprits revient à la nier dans son infinie potentialité. Que celui qui n’a jamais blessé par ses mots ou ses écrits me jette la première pierre ! Mais que l’on me permette en retour de la jeter sur ceux qui se saisissent des mots pour blesser à dessein.

Comment dans ces conditions continuer de croire dans les vertus de l’échange ? La volonté de partager le modeste savoir acquis au fil d’une vie ne suffit pas à percer le mur d’indifférence dont s’entourent les autres. Nos espérances se fracassent sur l’implacable réalité de revendications alimentées par des discours qui font vibrer les cordes de la peur et de l’ignorance. L’inculture, la crédulité, la naïveté, forment le quotidien de ceux qui ne sont capables de voir que le pire, et s’empressent de l’inventer quand il ne l’est pas assez pour illustrer leur propos. Dans cette part d’ombre l’humain ne vaut pas le regard que l’on pose sur lui, disons-le franchement il est laid. De cette laideur affligeante qui naît dans les cœurs les plus noirs.

Comment garder l’étincelle en vie quand certains s’acharnent à souffler dessus des bouffées de haine et de bêtise ? Il n’est pas de tâche plus ardue que celle qui consiste à sarcler une terre aride qui refuse jusqu’à l’eau que l’on voudrait lui offrir. Une terre qui finalement se satisfait de mourir et récuse les soins que l’on essaie de lui donner pour adoucir ses dernières heures. Toutes les larmes versées ne suffiront jamais à la garder en vie...

J’ai tendance à croire que c’est au plus sombre de l’avenir qu’il convient de ranimer l’espoir et de croire en l’humanité. Mais je ne suis plus certaine de croire en l’humain dans toute son imperfectibilité. Sans doute parce que je fais le constat terrible que dans sa grande majorité il s’est endormi sur l’essence même de ce qui le constituait, doucement, sans en avoir conscience. Il est entré dans un état de narcolepsie qui dresse entre lui et nous une barrière infranchissable. Il porte sur le monde qui l’entoure un regard embrumé, noyé de haine, hanté par la somme de toutes les peurs qui résonnent au tréfonds de son esprit. Et cet humain là, je n’ai pas envie de lui tendre la main.

Ecrit à Beaucaire
le 02 mars 2017

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